« J’ai la peau des yeux dans mon abdomen »

Dernière séance d’écritures spirites. On a posé des questions random à H.P. Lovecraft, ici se trouvent ses réponses (et les clés d’un Miracle morning).

Howard Phillips Lovecraft
(1890-1937)

Petit rappel : en avril 2023, j’ai organisé une soirée d’écritures spirites avec des ami·es. Nous avons posé des questions à trois figures de la littérature fantastique et horrifique : Edgar Allan Poe, Mary Shelley et Howard Phillips Lovecraft. Concrètement, nous avions du vin et des feuilles de papier, ingénieusement transformées en vieux parchemin par Laura, quelques stylos et des convives flamboyants prêts à jouer. Chacun notre tour, nous posions une question à Edgar, Mary ou Howard. Chaque membre de l’assemblée devait ensuite, en quelques instants, écrire un réponse comprenant obligatoirement trois mots donnés au hasard. Puis nous les lisions à haute voix.
Avec l’accord de cette troupe, je retranscris ici les réponses reçues de « l’au-delà » (et j’assume un parti pris de mettre ma pref en gras).
Auteurs et autrices (par ordre aléatoire) : Vincent, Fersatard, Marine, Élodie, Cyrille, Michel, Nour, Amandine, Wilfried, Gwenn et moi-même.

Cher Howard, quelle est pour toi la véritable horreur cosmique ?

L’administratif m’a amené au firmament du macabre et me fit ressentir la peur acéphale* des pluies de comètes aux couleurs de sang qui indiquaient le retour de la créature qui chuchotait au fond de mon âme.


Dans un premier temps, l’administratif est au zénith ce que le macabre est à la corpulence acéphale. Le sang est le lien qui unit l’horreur.


La vie m’a administré peu d’espoir. Au zénith de mon existence, mes idées macabres et acéphales ont souillé mon sang. C’est donc là, l’essence ou la vie.


L’administratif qui amène au zénith de l’horreur, rien n’est plus macabre. La créature acéphale qui attend dans l’ombre a fait couler tant de sang qu’il dégouline jusqu’à moi.


Durant toute ma vie l’administration m’a emmené au zénith de l’épouvante macabre acéphale, vidée de son sang non euclidien avec une viscosité incompatible avec les lois de la physique.


C’est le délire administratif qui atteint son zénith macabre quand il demande à un chien acéphale bavant de douleur de lécher le sang de ses enfants de pierre.

As-tu déjà rencontré des grands Anciens ?

Cette connexion est limpide. Elle est transcendante à notre existence immaculée et profondément limpide qui rappelle que notre conception absurde est le résultat d’événement cataclysmiques : la rencontre de ton père et de ta mère.


Aussi limpide que je vois mes camarades humains, j’ai vu leur transcendance, leur horreur immaculée, leurs corps décharnés et absurdes. Je n’ai jamais connu une frayeur plus cataclysmique.


Avec la limpidité transcendante de mes connaissances immaculées. Mes yeux m’ont affiché dans l’esprit l’image absurde d’un ancien. Celui-ci ressemblait à un blaireau cataclysmique au sein d’un sous-marin jaune.


Bien sûr. Tous les jours quand la lumière de l’aube est limpide, le temps transcendantal de la vérité immaculée me montre l’absurde de nos actions. Chacune de mes rencontres a été pour mon âme cataclysmique.

Quel est ton message pour l’humanité ?

Mon message ne se limite pas à écrire des mots rouges de sang. Ce serait un piège à l’abondance de sentiments sans fin qui m’amène à oublier cette folie avec ce simple verre de whisky.


Soyons clairs. Écrire est un pansement pour l’âme. Le sang rouge nous lie, mais c’est un piège. Seule l’abondance peut nous amener à la fin. Et surtout ne buvez pas de whisky.


Qu’elle puisse écrire en des lettres rouges le piège de l’abondance qui mène à la fin. La solution : le whisky


Écrivez jeunes gens. Il n’y a que cela qui vous sauvera. Le sol de l’humanité se teintera de rouge. Les pièges les plus horribles se mettront sur votre chemin. L’abondance prendra fin.
Écrivez jeunes gens. Enivrez-vous de whisky.


Je souhaite écrire à l’ensemble de l’humanité que rien ne l’attend, seulement du rouge, des pièges glauques et malveillants. L’abondance est terminée, vous ne connaîtrez plus que la faim. Aucun whisky ne vous sauvera.


Je tins à rappeler que j’ai écrit avec des lettres rouges sang l’ensemble des abominations et leurs abondances. Mon sang m’a donné une faim des diables pour l’encre et avec votre whisky à la main vous me posez cette question de merde.

Cher Howard, quel est ton miracle morning ?

Tous les matins, je démarre par régénérer ma peau avec un jus d’abdomen mélangé à des huiles essentielles d’aconit prélevées dans des environnements abyssopélagiques*, en tuant des bébés cachalots.


Je commence par aller au pot faire caca. C’est important. Une fois que l’abdomen est léger comme l’aconit, on peut tout faire et être prêt à l’abyssopélagique.


Je fais dans mon pot de chambre en me levant, puis 100 pompes pour l’abdomen en mâchant un aconit. Je prépare ensuite un poisson abyssopélagique vapeur pour le petit déjeuner.


Un bon soin de peau à base de cyanure. Une friction d’aconit sur l’abdomen et beaucoup de whisky qu’engloutit mon ventre abyssopélagique.


Tout d’abord je vais au pot. Puis, je fais quelques abdominaux pour renforcer mon abdomen. Après un smoothie à l’aconit, je rejoins les grands Anciens dans les univers abyssopélagiques.


Lave ta peau au niveau de l’abdomen avec un aconit abyssopélagique.


J’ai la peau des yeux dans mon abdomen. L’orgie d’aconit d’hier était une mauvaise idée.


Je suis comme un oiseau en zone abyssopélagique.

Vous avez tout ce qu’il faut pour reproduire cette séance ! C’était la dernière. Dans 15 jours, je commencerai la mise en ligne de ma dernière nouvelle qui fait de plus de 10 000 mots. Son titre ? Natrix Somnia

« Natrix Maura » par Seko2323 est sous licence CC BY-SA 2.0.

En savoir plus sur Les lettres de Phobós

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.